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Mon nom : François SANTINI, aujourd'hui auteur de romans fantastiques.
Curieusement je détiens toujours 13 records du monde, à découvrir sur le site : www.francois-santini.com
A cette époque je possédais deux très belles entreprises dans le milieu horticole (ALGOFLASH et OR-BRUN), qui m'ont permis d'obtenir ces spécimens. Parallèlement j'avais un esprit bâtisseur qui m'a poussé à réaliser des constructions superbes, entre autre la restauration de deux châteaux, dont un en ruine, du onzième siècle.
Mais une autre passion m'attendait : créer des aventures afin de faire rêver les enfants ... et les grandes personnes, bien sûr !
Notre petit mariage à Saint Pierre des Corps, m'a procuré de grandes émotions.
Je dois reconnaître que faute de moyen nos débuts ont démarré timidement ! Pratiquement sans un sou, sans héritage, sans l'aide de personne, mais beaucoup d'idées.
J'ai mis la photo de notre première location où est né Olivier, qui aujourd'hui est à l'abandon. Puis, l'appartement HLM où a été conçu Emmanuel... Nous avons bien aimé, même si c'était modeste.
Enfin, notre première construction, (cinq ans après notre mariage), c'est là qu'est née Raphaëlle.
C'est dans cette construction que j'ai appris à me débrouiller avec le peu d'outils que je possédais. Faute de moyen, je l'avais acheté hors d'eau, hors d'air et dans un temps record, j'ai dû tout faire pour la rendre habitable. (J'ai fait seul, le chauffage central, la plomberie, les plâtres, les carrelages, l'électricité et bien d'autres choses).
Création de notre première société pour fabriquer des distributeurs d'engrais et des pulvérisateurs de 180 litres, 450 et 1000 litres.
Également des bacs à fleurs, mais j'avais quarante ans d'avance... à cette époque, cela ne se vendait pas vraiment : trop grand me disait-on ! C'est la cession de cette société qui m'a permis de lancer Algoflash.
Onze ans après notre mariage. Nous vendons notre première construction pour nous rapprocher de notre lieu de travail. Conclusion, nous nous en sommes éloignés de vingt kilomètres, mais le coup de foudre pour ce moulin de Saint Mars la Pile avait frappé. C'est là que Benjamin est né.
À cette époque, Algoflash prenait tout notre temps. Son chiffre d'affaires annuel était devenu notre chiffre mensuel.
Cinq Mars la Pile, un moulin magnifique, avec une petite rivière remarquable, mais capricieuse, où tous les enfants pêchaient. Une époque prometteuse du début d'Algoflash où les ventes explosaient déjà. Des enfants qui s'épanouissaient et c'est là que nous avons rencontré des amis qui aimaient également la voile. Un loisir qui est devenu une passion dans la famille.
Ayant acheté un appartement à Saint-Gilles et un voilier, tout le monde était aux anges. J'ai commencé par un Baroudeur de chez Bénéteau, puis, un First 30 et un First 35. Les enfants grandissaient... C'était une époque merveilleuse qui méritait bien quelques lignes dans mon bouquin.
Cette année-là tout était difficile, mais décisif.
- Construction d'un dépôt de 400 m² dans les halles de Rungis.
- Emménagement dans les bureaux rue Nationale à Tours.
- Reformulation de tous nos engrais. J'ai réussi à faire des engrais sans produit toxique (Sans chlorure, sodium et sulfate). Tout ce qui était apporté à la plante était assimilable (Aucun résidu toxique dans la motte, contrairement à tous les autres engrais).
- Vente de Cinq-Mars-la-Pile, afin d'acheter d'une jolie maison à Fondettes que Liliane avait repérée et surtout les 2500 M² de serres horticoles. La maison a dû êtes entièrement reconstruite, (n'a pas été touché : uniquement les quatre murs et la toiture, on voyait du rez-de-chaussée les ardoises à travers les poutres. (Une très enrichissante expérience).
Les 2500 m² de serre ont été transformées en un véritable laboratoire d'expérimentations. Ces essais ont été décisifs pour la société : nous pouvions prouver la qualité de nos produits. Les matières premières de ces formulations étaient très onéreuses, mais très performantes. Nos formulations, aussi bien les équilibres, que les composants et leurs complexités, avaient vingt ans d'avance. Je doute qu'elles soient encore commercialisées. J'ai mis des photos de chrysanthèmes, en partant d'une bouture jusqu'à la floraison, ces plantes ont au total dix mois de culture.
L'année de tous les changements : mon premier record du monde obtenu lors de l'émission de Jacques Martin « Incroyable mais Vrai ». L'année où je sors un guide de culture sur les plantes d'intérieurs vendues à un million deux cent mille exemplaires. C'est le bénéfice des ventes ce livre qui a payé notre première campagne de publicité télévisuelle.
Dans mes serres expérimentales tout me sourit, j'obtiens des plantes incroyables. Sur le plan commercial tout explose, là aussi que des records.
Toujours à Fondettes et ça pousse de partout ! Aussi bien les enfants qui sont tous merveilleux, que mes spécimens avec deux nouveaux records du monde, et là, les engrais Algoflash explosent littéralement : nous doublons notre chiffre d'affaires annuel... et ce n'était que le début. Jamais je n'aurai pu imaginer faire de si belles plantes... un support publicitaire faramineux.
Les records du monde de spécimens se succèdent et me font une PUB vraiment extraordinaire. L'usine devient trop petite, il va me falloir en trouver une bien plus grande. J'engage et forme d'autres commerciaux, ce qui double mon équipe de vente. Toutes les centrales tombent les unes après les autres : le chiffre d'affaires s'emballe. J'ai eu droit à une autre émission de Jacques Matin pour un fuchsia record du monde de trois mètres cinquante.
Avec mes records du monde, je pulvérise les records de vente des engrais. La plupart des médias en parlent. Il faut dire que je fais encore plus beau, encore plus spectaculaire. De plus, j'ai la chance de trouver à Château-Renault l'usine qui m'était sans doute destinée (5500 M² en parfait état). J'emménage rapidement et j'y fais construire les serres. Sur place, J'ai la fabrication, le laboratoire, les serres expérimentales et les bureaux. Un nouveau tournant est donné à la société. Lors des infos, mon petit guide de culture est à la une... une PUB gratuite vraiment super !
Tout s'emballe, aussi bien le chiffre d'affaires que les grandes plantes. Pour être au plus près de Château-Renault, nous décidons de mettre en vente notre maison de Fondettes. C'est encore Liliane qui trouvera ce dont nous rêvions : une maison dans un grand terrain afin de pouvoir planter beaucoup d'arbres. C'est à Saint Cyr du Gault que nous allons découvrir ce petit château dont le parc avait été planté par Lenôtre « Jardinier du Roi ». Chose incroyable, je découvre que j'aurais dû y naître. En effet, ma mère en me montrant une photo prise en mille neuf cent quarante-trois, (photo en noir et blanc) me prouve que quarante ans plus tôt j'aurais dû naître dedans. Mon père avait signé un compromis, mais le vendeur s'était rétracté au moment de la signature. Comme quoi bien des choses sont écrites.
Dans les serres les plantes sont encore plus belles et elles font l'admiration de tous. Pour nous c'est extraordinaire : les gens se bousculent pour les voir dans les expositions professionnelles. Notre chiffre d'affaires explose également en Allemagne, Belgique et Angleterre.
Pour le printemps 1985, j'avais fait préparer 500 géraniums de 1,80 mètre de hauteur pour agrémenter 500 points de ventes qui acceptaient de prendre deux boxes d'engrais. C'est bien simple, tous voulurent un géranium spécimen en fleur pour promouvoir leurs ventes de géraniums et engrais. Ce succès nous a propulsés encore plus vite et nous sommes arrivés dans le peloton de tête des fabricants d'engrais horticole... Et nous sommes devenus le leader.
Les journalistes venaient dans les serres et j'avais droit à de nombreux articles élogieux. J'avais du pain sur la planche, d'autant plus, que des travaux colossaux m'attendaient dans le château de Cyr du Gault.
La totalité des sols du rez-de-chaussée, la totalité des toitures, des plâtres, devaient être refaits. Idem pour l'électricité, les fenêtres et porte-fenêtre, la plomberie, chauffage, salle-de-bains, la serre et même les façades. Un énorme chantier de huit mois où environ trente personnes y travaillaient. J'étais le maître d'œuvre et d'ouvrage, j'y passais deux fois par jour.
J'arrivais à tout mener de front, Engrais et construction, d'autant plus qu'un autre énorme chantier en Corse démarrait au même moment.
Une autre passion... comme pour la peinture à l'huile, avec un pinceau, je pollinise certaines plantes, surtout les chrysanthèmes et Géraniums. Aujourd'hui je le fais principalement sur iris et il est bien agréable de découvrir de nouveaux coloris. J'ai pu créer le chrysanthème Santini : une jolie fleurette toujours commercialisée en fleuristerie pour bouquets.
Encore quatre années de rêves avant la catastrophe ! Nos deux chantiers avaient commencé en même temps et se sont terminés dans les règles de l'art à quinze jours d'intervalles. Du bonheur à l'état pur, mais quel boulot ! Grâce à notre première campagne de pub télévisuelle, nos prévisions de ventes étaient largement dépassées avec des progressions de plus de 80% chaque année. Au total, nous avons fait trois campagnes sur les deux chaînes les plus importantes et nous étions devenus le leader incontesté des engrais horticoles pour amateur. En Allemagne, le chiffre avait également explosé. Ces derniers avaient même signé un contrat où ils s'engageaient à doubler leur chiffre chaque année pendant cinq ans.
Comme toujours, nous avions mis en place dans les points de ventes des spécimens, surtout des géraniums géants. Le succès était tel que certains clients essaient d'obtenir l'exclusivité.
Des chaînes de magasins, qui n'acceptaient pas de rendez-vous pour que nous puissions présenter nos produits, devant le succès grandissant, exigeaient de les commercialiser. Quel plaisir que de pouvoir refuser.
Un nouvel exploit qui avait fait encore parler de nous dans le milieu horticole : le jour de la fête des mères, nous avions fait poser un géranium record du monde sur le Mont-Blanc. Nous avions eu l'autorisation du fait que nous l'offrions à toutes les mamans du monde. La marque Algoflash était devenue incontournable, oui, mais voilà, un jour, un simple coup de fil allait tout fait basculer.
Pour moi, c'est une année maudite ! De toute façon, comme dit mon épouse, il ne faut jamais regretter le passé. Eh bien voilà : au milieu du printemps, je reçois un coup de fil très, très surprenant. Mon interlocuteur me dit textuellement : Monsieur, si vous, vous avez de l'argent, vous l'avez gagné ! Mais moi, Monsieur, sachez que je suis né dans un berceau doré et je suis acheteur de votre entreprise ! Je suis celui qui peut vous en proposer le plus, et sachez que quoi qu'il arrive, je surenchérirai. Au tout début, j'ai cru à un gag. Mais très vite je me suis aperçu que mon interlocuteur ne plaisantait absolument pas. Un pareil discours m'a mis mes neurones en ébullition. Première erreur, j'ai cherché à connaître la valeur de notre entreprise. Très vite j'ai eu quatre propositions, dont deux sortaient du lot. Ce « Crésus » et Fisons Angleterre. « Crésus » criait haut et fort qu'il garderait l'entreprise telle qu'elle était, et souhaitait que je reste dans la holding qu'il allait créer. En réinjectant une partie du fruit de la vente je me retrouvais actionnaire à la hauteur de 20 %. Et surtout, chose intéressante, il proposait une direction collégiale (« Crésus » aux finances, son copain au commercial, moi-même aux grandes plantes et à la communication).
Quant aux Anglais qui m'avaient fait comprendre que malheureusement, ils allaient démanteler l'usine. Je n'ai pas pu accepter. Pourtant j'avais de belles propositions qui me propulsaient aux États-Unis. Ils m'offraient un pont d'or pour que j'aille faire les grandes plantes outre Atlantique, et ça, c'était tentant. Difficile pour moi de démanteler l'usine, si bien que je ne donnais pas suite.
Finalement j'ai accepté la moins bonne proposition qui proposait cette direction collégiale.
Eh oui, « Crésus » était revenu à la charge avec sa proposition de direction collégiale, encore plus élevée de 20 %. Deuxième erreur, j'ai fini par l'étudier. Après bien des tracas et des retournements, pour partie due à un « conseiller » complètement véreux qui, sous un autre nom, faisait partie du même cabinet, que les acheteurs : nous finissons par signer la vente de la société en décembre.
Mais dès le lendemain de la signature, sans la moindre motivation, « Crésus » me faisait savoir : Nous sommes désolés, mais avec mon copain nous avons décidé qu'il n'y aurait pas de direction collégiale. Nous respecterons notre accord sur le plan financier, mais vous pouvez rentrer chez vous : vous n'êtes plus obligé de travailler.
Après avoir encaissé le coup, j'ai donc demandé un document afin de valider leur revirement, mais ils ont refusé : prétextant que vis-à-vis de leur banquier c'était impossible. Faute de document, étant contractuellement dans l'obligation de rester, un calvaire allait commencer.
Voilà comment, trompé, humilié devant mon ex-personnel, j'ai passé 6 mois dans le plus petit bureau à ne rien faire. Il m'est difficile de raconter en quelques lignes ce que j'ai dû supporter ...
J'y ai mis des tas de d'anecdotes surprenantes dans mon livre... si toutefois on peut appeler cela anecdote. Il faut savoir que depuis bien longtemps, Crésus ne se trouve plus dans cette société que j'estime beaucoup.
J'ai eu diverses passions, pour l'une d'elles j'y ai consacré énormément de temps, mais j'ai capitulé faute de réussir ce que je souhaitais obtenir : La peinture à l'huile. J'ai peint environ deux cents toiles, mais je n'en ai gardé qu'une dizaine... peut mieux faire ! J'ai tout de même mis quelques photos de ces toiles dans mon livre, car la peinture m'a lavé l'esprit dans des moments difficiles.
J'ai été approché par la sixième chaîne de l'époque afin de faire pendant une année, deux minutes de jardinage à treize heures.
Malgré les 52 émissions, j'arrivais à oublier le milieu horticole, mais pas le jardinage. J'avais recréé le potager du château de Saint Cyr du Gault qui n'était qu'un roncier, pourtant articulé autour d'un joli bassin circulaire. J'y ai fait faire de nombreuses allées, certaines gravillonnées et d'autres engazonnées, créant une quarantaine de petites parcelles de neuf mètres carrés où j'intercalais légumes et fleurs. À l'origine, j'avais prévu un potager expérimental afin d'y prendre de nombreuses photos. Il était magnifique, j'y avais même fait construire une petite serre pour les semis et quelques spécimens, mais ce jardin est resté dans l'anonymat. Hormis pour ces émissions télévisuelles.
Puis, un jour, un signal fort. Alors que j'avais plus d'une centaine d'invités, un gros orage s'est formé, et dans un bruit infernal, une boule de feu est tombée sur le plus grand des arbres de la propriété : un séquoia. Cet arbre énorme a été coupé en trois de la tête à la souche. Principalement trois gros morceaux ont été éjectés en pied de marmite, sans toucher les autres arbres. Miraculeusement, hormis le séquoia bien sûr, il n'y eut aucun dégât. Pourtant des branches sont passées par-dessus la toiture du château, et d'autres sont tombées à quelques centimètres de la table où se tenait l'apéritif. À travers cet événement, certains ont perçu un message. Moi, j'ai eu ma petite idée : mon père qui devait suivre mes péripéties, qui en son temps aurait dû habiter ce petit château, me faisait savoir qu'il se trouvait parmi nous. Cet incident a provoqué un déclic en moi, c'est là, que j'ai vraiment tourné la page.
Pour me vider l'esprit, nous avons pris la décision de chercher une occupation et c'est dans le haut Var que nous allons la trouver.
Parallèlement, pour faire plaisir à mon épouse et cela a contribué à nous changer les idées, nous avons décidé de faire construire une belle maison aux Antilles à Saint Martin. Construction que j'ai faite en dehors de la défiscalisation : Un rêve en quelque sorte. Nous avions tellement travaillé que c'était grandement mérité !
Rénovation d'un château du onzième siècle à Tourtour dans le Var. À cette époque nous avions quatre grosses propriétés et les entretenir n'était pas une mince affaire. Nous avions toujours Saint Cyr du Gault, la Corse, une jolie maison aux Antilles que j'avais offerte à Liliane, et bien sûr Taurenne où il m'a fallu deux ans pour obtenir le permis de construire.
Ces quatre propriétés, sur les dix-sept que nous avons construites ou rénovées, étaient dans les plus importantes. Il est évident qu'il me fallait vendre au moins l'une d'elles. Mais, un peu comme aujourd'hui, la conjoncture était difficile. Nous décidâmes de les mettre en vente toutes les quatre et le destin devait faire le reste. Pour moi, le chantier de Taurenne était pour ainsi dire titanesque. Deux mois de travaux rien que pour casser et ce sont des dizaines de camions de gravois qui ont été évacués. Au troisième mois, voir enfin couler du béton était réconfortant. La première année des travaux, je n'y allais que toutes les trois semaines pour assister aux réunions de chantier et suivre tous les corps de bâtiments. Je partais de Tours à quatre heures du matin et j'étais de retour avant minuit. Cela ne m'a pas empêché de me frotter avec l'architecte des bâtiments de France qui avait encore des exigences irrationnelles. Pour quelqu'un qui avait mis autant de mauvaise foi pour accorder le permis, il aurait pu être moins exigeant. Suite à une réflexion désagréable de sa part, c'est énergiquement que je l'ai prié de quitter le chantier. Dans la foulée, j'ai fait annuler les deux subventions ridicules qu'il m'avait obligées d'accepter afin de me délivrer le permis. J'ai eu plus de difficultés pour les faire annuler que pour obtenir le permis : du jamais vu pour eux, mais j'ai eu gain de cause. J'ai donc financé tous les travaux sans un centime de subvention. Cet archi n'est revenu sur le chantier une fois celui-ci terminé afin d'approuver les travaux, et en mon absence.
Personnellement, je m'occupais de l'extérieur. J'ai procédé aux mises en place des pompes des forages, des plantations (un gros arbre par petits-enfants : cèdres, séquoias, oliviers), de l'irrigation et l'engazonnement. Des dizaines de camions de terre furent étalées et le gazon a pu être semé à temps, y compris la première tonte. Puis, un peu de maçonneries tout de même et j'en suis fier, c'est moi qui ai reconstruit le bassin extérieur : un ancien pressoir à huile qui encombrait l'intérieur de la cour. Le remonter bien rond, n'était pas forcément évident pour moi. Deux mois avant le mariage, la piscine n'était toujours pas coulée, les cheminées pas posées, la cour intérieure en travaux, mais le château était hors d'eau et hors d'air. Le moral était au beau fixe.
Le chantier avance vite, mais pour être dans les temps, j'ai dû faire appel à un plombier complémentaire pour la partie nord. Également une entreprise supplémentaire tous corps d'états pour remettre à neuf la bergerie afin d'en faire une maison de gardien. Cette bergerie avec ses gros piliers était magnifique et méritait vraiment d'être mise en valeur. Malgré cela, tout va se jouer à quelques jours près. Six jours avant la date fatidique, dernière zone à aménager, je peux enfin planter et semer le gazon devant la piscine, mais il sera à peine levé pour ce grand moment. La veille du mariage, je fais livrer le dernier camion de gravillons pour les allées que j'ai étalé. Tout est terminé à temps, y compris les peintures. Quelques mois avant la fin des travaux, la maison des Antilles se vend, mais là, je ne fais pas une bonne opération, le temps du retour, dans l'avion, Liliane découvre que le dollar s'est écroulé. En quelques heures nous avons perdu vingt pour cent de la vente. Nous avons donc vendu à perte la maison que nous aurions aimé garder, mais il fallait en vendre au moins une. Quelques semaines plus tard, nous vendons le château de Saint Cyr du Gault à Patrick Noa. Là encore, nous n'avons pas fait une merveilleuse affaire. Comme rien ne se vendait nous avions baissé le prix.
Mais ma mauvaise passe allait certainement se terminer, j'apprends par Olivier qu'une importante société de compost horticole est à vendre. Mieux encore, je découvre que « Crésus » est sur le coup. Rien que de savoir ça me donne des ailes. J'étudie le dossier, mais le prix demandé est déjà très élevé. Ma priorité était de terminer Taurenne et le mariage de ma fille qui arrivait à grand pas.
Pour ce faire nous contactons le fameux restaurateur, Bruno à Lorgues. Incroyable, je ne le dirais jamais assez, il s'est surpassé : Un repas aux truffes inoubliable. Il est venu avec tout son personnel et a tout orchestré : c'était divin. Ce repas exceptionnel a fait que ce mariage, dans ce cadre magnifique, est resté gravé dans tous les esprits. J'étais lessivé mais heureux, je sentais que le vent allait tourner. Une fois le mariage terminé, mon esprit était retourné dans le monde du jardin. Par contre, il me fallait trouver un banquier qui accepte de me suivre sur ce gros dossier. Le prix demandé était plus du double de ce que j'avais vendu Algoflash quelques années auparavant. Je comptais y mettre toutes nos liquidités, c'est-à-dire la moitié de la vente d'Algo. Un pari audacieux, disons un peu fou : En deux mots, ça passe ou ça casse.
Ma passion de toujours, la voile
Dans ce livre j'y ai mis quelques-unes de ces photos, il me fallait bien parler de ma passion qu'est la voile ... Là, il me reste des sacrés souvenirs, 48 heures dans une tempête avec 55 nœuds de vent ... des creux de huit mètres et plus, cela laisse des traces.
À peine avoir tourné la page du mariage que cette histoire de reprise de société est à l'ordre du jour. Déjà un problème me titille : Taurenne se trouve à 1000 kilomètres de ces éventuels futurs bureaux. Ce n'est pas une raison pour baisser les bras, nous allons nous attaquer à cet énorme projet qu'est la reprise de ces deux usines de compostage bien connu dans le monde du jardinage. Première étape : convaincre une banque de me suivre sur ce gros dossier. J'ai fait une démarche auprès de la banque du vendeur. Nous sommes convoqués par le CIO, (je donne le nom, car ce sont des gens exceptionnels, ils m'ont suivi jusqu'au bout). Seulement deux jours pour nous donner leur acceptation. Mais l'accord n'est pas évident. Le groupe de banque entre au capital à la hauteur de 25%, mais si les ratios contractuels ne sont pas respectés la majorité bascule, ils deviennent majoritaires à 75% et nous tombons à 25%. Le challenge était difficile, rien que pour l'achat des usines, il me fallait rembourser deux millions d'euros par an pendant sept années. En deux mots, c'est vraiment le moment de le dire : ça passe ou ça casse !
Une fois avoir signé, nous partons tous les dimanches de Taurenne à 15 heures et arrivons à Nantes à 23 heures et ce sera ainsi, toutes les semaines pendant un an et demi. Et pour le retour, il nous fallait partir de Vendée vendredi à dix-sept heures, pour arriver à Taurenne une heure du matin.
Dès les premières semaines je rencontre des problèmes insurmontables. Je découvre une épouvantable tricherie qui se soldera par un méga procès que j'ai fini par gagner.
Mais la chance va me sourire et effacer tous ces déboires. Je reçois un coup de fil de Mr. Ligier, le coureur automobile qui avait une usine de compostage. Un personnage très sympathique qui lors du repas, autour d'une bouteille de bordeaux, est allé droit au but : « Santini, dans le milieu, ce ne sont que des c..s, toi seul peux acquérir ma société ... et tu as tout à y gagner : fais-moi une proposition ! ». Le voyant pour la première fois je suis sidéré, mais le personnage est sympa, le repas convivial. Étant endetté jusqu'au cou, et surtout n'ayant rien demandé aux banquiers, je suis dans l'embarras complet. Le pire c'est qu'il insiste lourdement. Il exige presque que je lui fasse une offre sur-le-champ. Afin de m'en débarrasser, je lui en fais une si basse, que je suis certain qu'il va la refuser : cela me donnera du temps de monter un dossier et le revoir. Mais stupéfaction, il accepte. Piégé, je lui confirme que si les banquiers me suivent, je lui donnerais l'accord rapidement ? Ce qui a été le cas.
Voilà comment je me suis retrouvé avec une troisième usine, plus importante que les deux autres réunis, et moderne. (Deux hectares et demi de bâtiments, six hectares de plateforme de compostage et du matériel presque neuf). J'avais là, une aubaine pour faire un compostage dans les règles de l'art. Deux ans plus tard, les demandes sont faites pour devenir Qualité France et les trois sites sont certifiés dans la foulée « Culture BIO ».
Dernière étape, nous achetons une usine à Chambray les Tours pour y faire les engrais BIO et les bureaux. Également, je fais construire un petit laboratoire pour analyser les terreaux, les fertilisants et faire les tests d'enracinement. Là encore j'ai recours au crédit. Je suis plombé par les crédits comme jamais, mais heureux d'avoir un produit de grande qualité.
Ayant découvert cette énorme tricherie, qui pouvait mettre en péril la société, étant aux plafonds de mes possibilités d'emprunt, il me fallait vendre Taurenne rapidement ou plus difficile : la Corse. Pour se faire j'avais divisé par deux les évaluations faites par les agences. En 2002, nous étions encore dans une période difficile pour l'immobilier. C'est la propriété de Corse qui s'est vendue la première. Je n'avais pas perdu d'argent, mais malheureusement, pas fait de plus-value. Mais chose inattendue, quinze jours plus tard, j'ai eu deux propositions pour Taurenne. Ne connaissant pas encore les conséquences de cette tricherie, j'accepte de vendre à celui qui signerait le premier. Voilà comment nous avons vendu Taurenne, là encore je suis retombé sur mon investissement. Certes, je n'ai pas fait vraiment de plus-value, mais j'ai gardé des souvenirs plein la tête.
Quatre ans plus tard, ayant surmonté tous les problèmes, et n'ayant qu'une maison de ville, tournant en rond les week-ends, nous décidons de faire l'acquisition une propriété en Sologne. Et là, nous tombons en admiration sur un domaine boisé qui a quatre étangs dont un de dix hectares pratiquement sous les fenêtres. La maison toute simple s'articule avec trois autres bâtiments autour d'une cour et le tout se trouve entre trois étangs : c'est magnifique. Rapidement je fais curer le plus grand étang, (à mes frais bien sûr, alors que j'ai dans les usines des tas pelleteuses et chargeuses). Et gratuitement, j'offre à la société plusieurs milliers de mètres cubes de tourbe. J'en ai même curé un deuxième où, plus de trente mille mètres cubes de tourbe sont restés sur place, formant un énorme andin qui domine l'étang (toujours à mes frais). J'ai fini par curer les deux autres étangs et j'y ai mis des brochets, mais également des black-bass, des esturgeons, des carpes, des perches franches et bien sûr des gardons, mais aussi des ablettes et goujons. Plus encore, j'ai prélevé dans le Cher des écrevisses Française qui se sont reproduites d'une façon spectaculaire. Nous avons fait de pêches fantastiques et j'ai été surpris de voir à quelle vitesse grossissaient les esturgeons. Plus encore, les black-bass se reproduisaient et nous en avons pêché des beaux spécimens qui, comme les perches franches, dépassaient le kilo. Un moment faste où tout nous réussissait. Cinq ans après, n'ayant pas eu besoin d'injecter le fruit de la vente de nos deux dernières propriétés et ayant tellement de regrets d'avoir vendu la Corse, nous nous mettons en quête de trouver un terrain non loin de l'endroit où nous habitions.
Nous traversons une période faste pour les sociétés qui explosent et la Sologne est un véritable petit paradis.
Comme tout allait bien, un retour en Corse s'imposait. Nous trouvons un terrain qui n'a aucun arbre, mais bien abrité des vents dominants, idéals pour un beau jardin. Je trouve une entreprise de qualité pour nous construire une maison familiale. Cette entreprise s'occupe des sous-traitants. Assez rapidement les travaux commencent, mais un problème sérieux est rencontré sur place. Un voisin, cousin de l'agence immobilière, interdit aux camions de faire demi-tour sur la place communale (pourtant éclairé par trois réverbères communaux) sous prétexte qu'elle est privée. Pour éviter toute histoire, je demande au constructeur de ne plus y aller et je réimplante l'entrée de la propriété afin qu'il puisse faire demi-tour sur le terrain. Comme le constructeur m'avait fait savoir que ce voisin avait été très agressif, l'ayant rencontré quinze ans plutôt, et l'ayant trouvé fort agréable, je décide de le contacter afin d'essayer d'arranger ça autour d'un carton de champagne. Mais là, je me fais insulter copieusement. Je m'entends dire que je suis un voleur de vue, avec en prime que je suis un faux Corse, me précisant : « qu'en Corse on savait qui construisait, mais pas celui qui l'habiterait et que moi, je ne l'habiterais jamais ». L'agressivité est telle que je me vois obligé de déposer une main courante à la gendarmerie. Jamais je n'ai rencontré autant de haine dans la bouche d'un Corse.
Rien que cette construction peut faire tout un livre, car j'ai rencontré bien d'autres problèmes et pas des moindres.
Heureusement que la société me donnait beaucoup de satisfactions et que j'allais me ressourcer en Sologne.
Les sociétés de composts s'emballaient. Malgré tout, alors que nous avions prévu garder les sociétés cinq années, il nous en a fallu sept, mais ça valait le coup, le palmarès était brillant. En sept ans nous avons triplé le chiffre d'affaires et nous représentions alors plus de 78% de part de marché des composts amateur.
Avant de décider de mettre en vente la société, un constat s'imposait :
- Nous avions remboursé la totalité des emprunts de l'achat de la plus grosse société.
- Également sont terminés les emprunts des ensacheuses, pelleteuses, chargeuses, retourneurs d'andains, plateforme de compostage et la construction d'un bâtiment.
- Nous avions réglé la totalité de l'emprunt de l'achat de l'usine Ligier.
- Pas mécontent d'avoir soldé l'emprunt de l'usine de Chambray-les Tours et les machines automatiques pour les engrais.
- Cerise sur le gâteau, nous avons racheté, le double de leurs investissements, les 25 % du capital que détenaient les banquiers.
Tout ça en sept ans, c'est une prouesse.
N'ayant plus aucun emprunt, nous décidons de vendre les sociétés. Contrairement à la vente faite à « Crésus », c'est un spécialiste qui s'en est chargé avec l'aide de mon avocat. Et c'est une banque qui s'est portée acquéreur rapidement.
C'est cette année-là que je fais construire une jolie maison en Touraine.
En six mois, la vente a été réalisée, mais dans cet accord, nous devons garder 20% des parts de la holding nouvellement créée. J'ai bien regretté qu'ils n'aient pas pris Emmanuel comme manageur. D'un autre côté, je comprends les repreneurs : celui engagé se gargarisait d'obtenir très rapidement ce qui manquait cruellement à la société, les produits de traitements, insecticides et désherbants BIO. (Il n'en a rien été).
Par contre, presque immédiatement, j'ai pu assister à un grand numéro de haute voltige, disons plutôt d'esbroufe. Les mois ont passé sans pour autant avoir au catalogue les produits BIO tant attendus. Par contre, j'ai vu la naissance de doublons qui écartaient des lieux de vente une partie de notre produit phare : notre cœur de métier, le compost. Malgré mes observations, aucune mesure n'a été prise comme il l'aurait fallu, si bien que rapidement la société a été dans l'obligation de recapitaliser. Mais là, je n'ai pas suivi, j'étais sidéré de voir avec quelle vitesse la société se dégradait à cause d'un manageur incapable. Comme ce style de management dégradait la société, celle-ci allait droit dans le mur. De plus, constatant des irrégularités, pour ne plus en entendre parler, j'ai pris la décision d'abandonner purement et simplement mes actions pour l'euros symbolique.
Dans ma vie j'ai rencontré beaucoup d'incapables, des médisants, des tricheurs et des hypocrites, mais bien davantage de gens très intéressants et de grandes valeurs, ce qui fait que j'ai pu largement positiver. Cela valait bien quelques lignes dans un livre afin de développer ces anecdotes et bien d'autres d'ailleurs.
La Corse n'avait pas fini de m'empêcher de dormir. Hormis les vols à répétition, le pire est arrivé le jour ou notre ministre Sarkosi était en visite en Corse : Une nuit bleue qu'ils appellent ça ! Pour se faire il leur faut du spectacle : rien de mieux qu'une jolie maison ! Ainsi, je me retrouve en première page de Corse Matin, ces abrutis ont plastiqué ma maison. Les bruits de couloir invoqués : Ayant pu construire et revendu ma première maison, ayant à nouveau construit, je faisais soi-disant de la spéculation immobilière.
L'une de mes passions l'écriture, avec pour chaque livre un narrateur qui a le caractère de l'un de mes petits-enfants : des conteurs qui déménagent. Il faut bien reconnaître que d'écrire nettoie le cerveau ... Et puis, imaginer une histoire, c'est quelque part de la création.
Complètement écœuré de l'attitude de certains Corses, après avoir reconstruit et revendu au présentateur Reichman, je décide d'aller chercher dans le midi de la France. Et ce sera à Sainte Maxime que je tombe amoureux d'une magnifique villa. Il nous a fallu un an de travaux, mais le résultat était au rendez-vous.
Une opportunité extraordinaire s'offre à nous, cette dernière maison est à peine terminée qu'une proposition qui ne pouvait être refusée m'est faite.
Donc, ayant terminé notre maison en Touraine et revendu la Sologne, j'achète une jolie maison à L'île d'Yeu. J'en profite pour acquérir un bateau afin d'aller pêcher assez loin en mer.
Deux années fantastiques avec des balades à vélo extraordinaires.
Mais l'île d'Yeu qui est très agréable et jolie, a un gros inconvénient pour nous : Le passage par le bateau est quelque part contraignant. Si bien que nous changeons notre fusil d'épaule et ce sera à l'île de Ré que nous échouons. Une maison magnifique, mais malheureusement sans vue mer.
Mais d'avoir goûté au midi de la France, surtout Sainte Maxime qui est très agréable, nous décidons de chercher à nouveau et nous finissons par trouver la perle rare. Cinq mille cinq cents mètres carrés en cœur de ville.
Mais nos péripéties dans les constructions ne sont en rien terminées ... J'ai vendu Sainte Maxime en 2020 et depuis, j'ai acheté deux autres maisons et pas des moindres !
"Marcel", le chrysanthème géant est né en Touraine et pèse 150 Kg
Avec mes records du monde, je pulvérise les records de vente des engrais.
Un nouveau record du monde du géranium